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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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5 août 1846

5 août [1846], mercredi soir, 8 h.

Certainement, mon cher amour, je ne renoncerai pas à vous rejoindre tant que je le pourrai et n’importe où et par quelque fournaise qu’il me faille passer pour arriver jusqu’à vous. Je n’ai pas assez d’occasions d’être avec vous pour laisser passer celles qui me sont offertes, n’importe quelle température. Merci mon bien-aimé, merci d’avoir écrit la lettre pour ces pauvres gens [1]. J’espère que tant de bonté et tant de complaisance de ta part finira par leur porter bonheur. Eugénie n’est pas venue aujourd’hui mais il est probable qu’elle ne manquera pas de venir chercher la lettre demain. Enfin, voilà quelque goutte de pluie ! Ça n’est pas malheureux ! Quant à moi, je n’ai même pas le courage de me mettre à table tant j’ai chaud et mal à la tête. Décidément, la température des œufs durs ne me va pas. Aujourd’hui j’ai encore plus souffert que d’habitude et je me sens d’une stupidité de pain molleta que rien ne peut exprimer. Tu t’en apercevras, du reste, en lisant ce gribouillis. Dame, il est impossible, à moins d’être vous, d’avoir de l’esprit par une chaleur comme celle-ci. Baisez-moi et venez le plus tôt que vous pourrez si vous ne voulez pas me trouver cuite au court-bouillon et encore plus bête que je ne suis maintenant. Tout est possible par un temps pareil.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16364, f. 11-12
Transcription de Marion Andrieux assistée de Florence Naugrette

a) « molet ».

Notes

[1Eugénie et M. Vilain.

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