Paris, 7 juillet [1880], mercredi matin, 9 h.
Je suis bien contente, mon cher bien-aimé, que tu aies passé une aussi bonne nuit que moi. C’est une bonne impulsion donnée à toute la journée qui promet d’être belle et bonne aussi, je l’espère. Mme Nar te fait demander si tu veux qu’à l’occasion de la fête du 14 juillet elle te fasse poser à ses frais un cordon de gazea autour de la marquise extérieure ? Je lui ai fait dire qu’elle aurait ta réponse tantôt, ne voulant pas prendre aucune initiative du refus ou de l’acceptation. Et à ce propos tu as reçu la lettre de Magnier de L’Évènement qui viendra diner vendredi avec Soeury Sully*. D’autre part, Vacquerie m’écrit qu’il n’est pas probable qu’il puisse venir demain à cause d’une première représentation au Théâtre-Français à laquelle il est forcé d’assister. Pendant que je t’écris ceci je reçois deux bouquets avec un mot extra charmant de Mme de Nar ; plus la Gazette des étrangers [1] contenant son illustre généalogie et sa biographie et sa photographie, ce qui me ravitb, me réjouitc et me stupéfie. Pour moi j’aime mieux mon mi, au gué, j’aime mieux mon mi. À preuve que je t’adore de tous mes quartiers plébéiens et autres, comme dit le citoyen Lesclide.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16401, f. 181
Transcription d’Emma Antraygues et Claire Josselin
a) « gaze ».
b) « ravie ».
c) « réjouie ».