15 janvier [1837], dimanche midi ½
Bonjour mon petit Toto. Je vous fais mon compliment sur l’exactitude que vous apportez à tenir toutes vos promesses. Heureusement que je vous sais par cœur, maintenant, ce qui fait que je n’ajoute que la crédulité nécessaire à vos paroles pour ne pas être attrapée à l’heure de la mystification. Je suis un peu plus souffrante aujourd’hui qu’hier, j’aurais presqu’envie de rester au lit, cependant je vais me lever pour faire mes affaires.
Bonjour toi, je suis un peu montée contre vous mais je ne vous en aime pas moins, ce qui fait que mes reproches sont entrelardés de tendresses et d’amour sans que vous soyez plus sensible aux uns qu’aux autres. N’est-ce pas GROS OTO ?
J’ai bien du bobo moi, je suis bien triste, j’ai bien besoin de vous voir. Pensez à cela mon cher petit homme et tâchez de faire un effort en ma faveur. Il me paraît qu’il fait un froid de chien. Mauvais temps pour les amoureux transis comme vous. J’ai bien envie de vous faire cadeau d’une couverture à la condition que vous viendrez vous mettre dessous dans mon lit.
Jour vieux MÂTIN vieux gros SIEN [1]. Je vous aime.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16329, f. 59-60
Transcription d’Erika Gomez assistée de Florence Naugrette