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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16324, f. 9-10

Mardi matin, 10 h. ¾

Bonjour, mon cher petit Toto, je t’aime. Je te baise partout où mes baisers te seront agréables. Je te baise surtout sur tes pauvres yeux malades, sur tes bonnes joues déchirées. Je voudrais te voir, ou au moins savoir comment tu as passé la nuit. Je crains que ces petites blessures ne t’aient empêché de dormir. Je crains encore plus que tu ne te sois livré au travail. Cette pensée m’inquiète au point de me réveiller plusieurs fois dans la nuit pour te défendre ce travail opiniâtre contre lequel tu pourrais bien succomber. Après nous avoir prouvé dans tes chefs-d’œuvre que tu es plus qu’un homme, il te reste encore à nous prouver que tu es autant que Dieu, en te reposant le septième jour.
Tu ne peux pas savoir à quel point je me tourmente de penser à ce que tu fais quand tu es séparé de moi. Après la sollicitude vient la jalousie, après la jalousie vient la sollicitude. Enfin, c’est un tourment perpétuel. Je ne suis tout à fait contente et tranquille que quand tu es auprès de moi et dans mes bras.
Mon cher bien-aimé, mon amour, tu prends toutea ma vie, toute mon âme, toutes mes pensées. Aussi je m’occupe de toi sans cesse, je t’écris toujours, et je t’aime encore plus.

Juliette

[Adresse :]
À toi mon bien-aimé

BnF, Mss, NAF 16324, f. 9-10
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « toutes ».

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