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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 13 janvier 1859, jeudi matin, 9 h.

Bonjour, mon bien-aimé, bonjour aux quatre horizons de ton cœur. Bonjour pour hier, pour aujourd’hui, pour demain, pour tous les jours qui te restent à vivre. Comment as-tu passé la nuit, mon cher petit homme ? Très bien je l’espère. Cependant, mon adoré, le docteur s’inquiète de l’activité surhumaine de ton cerveau et je partage son inquiétude avec encore plus de raison, moi qui te vois travailler sans relâche. Et quel travail !!! Jamais rien d’aussi bon, d’aussi beau, d’aussi grand, d’aussi sublime n’aura été écrit par une main d’homme. C’est à ce point que je n’ose pas te formuler mon admiration, ni te laisser voir ma vénération, mon attendrissement, de peur que cette ivresse de mon esprit et de mon cœur ne fasse trébucher mes tendresses et ne les rende ridicules. Mais ce qui n’est que trop [illis.], mon Victor, c’est que tu te fassesa mal en persistant dans ton travail opiniâtre. C’est l’opinion du brave docteur qui n’est rien moins qu’alarmiste comme tu sais. Cher adoré, au nom du génie même que Dieu t’a donné, au nom de l’humanité dont tu es le flambeau, au nom de ta famille dont tu es l’âme, au nom de mon amour et de ma vie, je t’en supplie, ménage-toi, repose-toi, arrête-toi. Je t’en supplie, je t’aime, je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 12
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « fasse ».

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