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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 30 octobre [18]68, vendredi matin, 8 h.

Cher bien-aimé, je compte sur ta bonne nuit pour faire l’appoint de tout ce qui manque à la mienne en fait de bonté. J’espère qu’elle ne me fera pas défaut. Je me lève tout chaud, tout bouillant à huit heures, après m’être rendormie à six heures ce matin. Ces deux heures de sommeil font à peu près le total de ma nuit. En revanche, les douleurs sans relâche ne m’ont pas manquéa et j’en ai à revendre au diable lui-même qui n’en peut pas avoir d’aussi atroces dans son arsenal diabolique. Je suis cependant un peu plus tranquille en ce moment et toute disposée à la joie si tu as bien dormi et si tu m’aimes. Mon cœur confiant en fait d’avance tous les frais par un hurrah d’amour à triple baisers que je t’envoie à tire-d’âme. Hop, hop, hop, amour !!!
Tu serais bien gentil de penser à m’apporter du papier à gribouillis. Ceci est mon dernier morceau. Tant que tu ne m’en auras pas apporté d’autres, je n’oserai pas toucher à celui qui sert à Mme Chenay pour les collations. Je t’en avertis maintenant parce que je te vois trop peu le soir pour avoir le temps d’y penser. J’aurai voulu aussi te rendre compte de Lelâcheur. En attendant, je te remercie de ton beau cadeau et surtout je te remercie d’être le plus grand, le plus généreux, le meilleur des hommes que j’admire et que j’adore.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 298
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « manquées ».

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