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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 16 octobre [18]68, vendredi matin, 7 h.

Cher adoré, sois béni, je t’aime. Toute ma tristesse s’en est allée et c’est du fond du cœur que je te donne mon plus tendre et mon plus souriant bonjour. Je vois que tu es déjà au travail et j’espère que, comme moi, tu as passé une très bonne nuit. C’est aujourd’hui que cher petit Georges a atteint le grand âge de deux mois et c’est aujourd’hui aussi que nous sommes arrivés il y a huit jours ; deux raisons pour nous aimer encore plus, si nous pouvions ajouter quelque chose à notre amour qui est aussi grand que la terre et le ciel réunis et qui durera autant qu’eux. Ce soir nous consacrerons entre nous ces deux douces dates pendant que le citoyen Kesler joutera d’éloquence avec le célèbre Giraud local [1]. Quant à nous, il suffit d’un regard et d’un serrement de main pour exprimer tout ce que nous avons dans le cœur l’un pour l’autre. La petite Griffon est au comble de la joie de sa robe. Il n’y a que ma pauvre Suzanne qui soit triste de la mort de son cousin, c’est-à-dire par reflet du chagrin de sa cousine, mais j’espère que cela ne durera pas. En attendant, je t’adore de toute mon âme.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 284
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Victor Hugo note dans son agenda le 16 octobre 1868 : « M. Kesler fait ce soir une conférence au Catel où il lit Les Pauvres Gens  ». Ce poème de Victor Hugo, daté du 3 février 1854, est la pièce III de la treizième partie de la première série de la Légende des Siècles (1859).

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