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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 10 octobre [18]68, samedi matin, 8 h.

Cher bien-aimé, je t’envoie mon bonjour le plus tendre et le plus religieux, je t’adore. Il me semble que depuis que j’ai repris possession de ma vie ici, mon âme s’est agrandie et comme doublée et que je t’aime à la fois avec la grande âme de ta chère absente et la mienne. Je lui demande, à cet illustre témoin de ta vie ici-bas, de vouloir bien être le mien devant Dieu là-haut. Je lui demande la permission de t’aimer autant que je vivrai en ce monde et dans l’autre. Je lui demande encore un peu de ce don divin qu’elle avait, celui de te rendre heureux, et j’espère qu’elle me l’accordera puisqu’elle voit le fond de mon cœur. Que sa chère mémoire reste à jamais honorée et bénie parmi les hommes comme elle l’est en moi et que toutes les auréoles du ciel et de la terre soient sa couronne étoilée pendant l’éternité. On dirait, à voir Guernesey ce matin si lumineux et si radieux, qu’il a la conscience que tu es revenu chez lui et qu’il s’en vante. Je l’approuve et je m’associe à son allégresse du cœur et de l’âme.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 278
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
[Souchon, Massin]

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