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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Bruxelles, 13 septembre 1868, dimanche après-midi, 3 h. ½

Je sors de mon lit, mon cher bien-aimé, à peu près comme j’y suis entrée car je souffre autant, sinon plus, qu’hier. Je crois que mon rhume est une grippe carabinée qui suit son cours. J’ai si mal à la tête que je ne sais pas ce que je te gribouille. Je te prie de me pardonner à cause de la bonne intention que j’ai de ne te dire que des choses tendres : je t’aime, je t’aime, je t’aime. Dès que je serai hors de mes moucheries et de mes tousseries, je te dirai des choses TRÈS SPIRITUELLES et très intéressantes. En attendant, il faut te contenter de ce stupide et maussade gribouillis. Pendant que je suis en train de dire des choses désagréables, je te confie que la note de l’hôtel s’est montée à 162 francs 17 sous dont 55 francs pour toi et tes enfants. Suzanne a donné jusqu’à ses derniers liards pour l’acquitter mais elle reste sans argent, ce qui n’est pas commode ni pour elle, ni pour moi. Maintenant que j’ai débagoulé [1] toutes ces hideuses choses, je reviens à toi, mon cher mouton, que j’adore.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 254
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Débagouler (pop.) : vomir.

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