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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 28 janvier [18]72, dimanche matin, 9 h.

Cher bien-aimé je t’envoie ce que j’ai de meilleur en moi, mon amour, le reste étant en trop mauvais état pour oser te l’offrir.
J’ai passé une nuit assez pénible dont je me ressens encore ce matin quoique j’aille mieux. De bonnes nouvelles de toi achèveront de me ragaillardir avec l’espoir d’entendre ce soir des merveilles encore inconnues de ton génie. En attendant cette suprême panacée, je tâche de mettre en ordre tous mes hauts et tous mes bas et de tenir tête à tous mes bobos indisciplinés. Tu as bien fait de te radoucir un peu hier pour Mélingue. À force de sévérité montrée contre cet infatué cabotin tu finissais par être dur pour ton pauvre P. Meurice qui te l’avait conseillé. J’en souffrais vraiment pour lui. Aussi ai-je été soulagéea d’un grand poids par la bonaceb [1] avec laquelle tu as fini ta grande colère. Jamais tu ne pourras être assez patient et assez reconnaissant envers ce doux et dévoué ami. Je te le répète, je suis bien contente et bien heureuse que tu te sois radouci à temps hier soir pour qu’il n’ait rien emporté de triste de ta trop légitime colère. Je te remercie, je t’aime, je t’aime, je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 25
Transcription de Guy Rosa

a) « soulagé ».
b) « bonasse ».

Notes

[1Bonace : calme plat de la mer après la tempête.

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