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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 16 octobre [18]67, mercredi, 8 h. du m[atin]

Tu es levé, mon grand bien-aimé, et depuis bien longtemps peut-être car je n’ai pensé à regarder ton balcon qu’à ce moment même, ce dont je m’accuse, bien que cet oubli ne soit pas la faute de mon cœur mais de ma mémoire ; et, pour être encore plus vraie, de mes embêtements de ménage. Pardonne-moi pour cette fois et dis-moi comment tu as passé ta nuit, comment tu te portes, ce que tu penses de ce soleil splendide et de mon amour radieux ? En attendant, je fais force de voile et de rame pour remettre ma maison en ordre afin de t’y recevoir le plus tôt possible. Malheureusement, la solitude et le silence qui plaisent aux âmes contemplatives ne vont pas aussi bien aux maisons, à leurs fenêtres, à leurs portes, à leurs plafonds et à leurs murs, sans parler des meubles et de tout ce qui s’en suit. Je ne m’en aperçois que trop à l’état des miens. Tout cela n’est pas facile à remettre promptement en ordre, avec le secours de la vieille Suzanne toute seule, surtout avec la disposition en bâton de perroquet de cette charmante petite maison. Enfin, j’espère être en mesure en même temps que le forgeron et pouvoir t’offrir le banquet du retour d’ici à huit jours.

BnF, Mss, NAF 16388, f. 249
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

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