Bruxelles, 21 juillet [18]67, dimanche, 8 h. du m[atin]
Sois heureux, mon cher adoré, je t’aime. J’ai le cœur plein de toi et des tiens. Quelle adorable famille tu as, mon grand bien-aimé, j’en ai les yeux encore éblouis. Sois heureux. Je t’adore. J’espère que les yeux de ta chère femme vont mieux et que tout est à l’unisson dans l’immense joie causée par ton retour. J’attends avec toute la patience que je peux le moment où tu pourras venir me retrouver. Je ne suis pas encore installée tout à fait dans mon nouveau logis parce que la personne qui l’occupait avant moi n’a pas eu le temps de faire enlever ses effetsa. Je n’ai pas eu le temps de te dire combien cela me coûtera par jour tout compris pour moi et Suzanne. Ce sera 13 francs. Je n’ai pas pu décrocher ce chiffre fatidique pour le faire tomber à 12 francs. Mais j’ai cru, somme toute, qu’il valaitb encore mieux s’y tenir que d’adhérer à celui de 14 francs qui convenait mieux à l’hôtesse. Enfin j’ai fait de mon mieux. J’espère que tu en jugeras ainsi toi-même.
En attendant, je vois avec inquiétude le temps persister dans sa mauvaise humeur. Mais quoi qu’il fasse, je te souris et je t’adore.
BnF, Mss, NAF 16388, f. 193
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « ces effets ».
b) « qu’il vallait ».