Jersey, 17 mai 1855, jeudi après-midi, 2 h.
Vous voyez que pour une simple mortelle, je ne me tire pas trop mal de vos fées ries et que je me résigne philosophiquement à mon rôle de NigaudinAS [1]] au pied levé. Jugez de ce que cela pourrait être avec des RÉPÉTITIONS. Tel quel, vous devez être satisfait de mon exécution. Quant à moi je me congratule avec une noble modestie. Pour me maintenir dans cette région élevée autant que grotesque, je vous fais souvenir de donner un de vos plus beaux dessins au FÉ NOMÉNAL ASPLET, quitte à le lui flanquer par le piffe les convenances sociales s’opposant à ce que vous le DÉPOSIEZ le long de ses pieds. Après ce généreux effort de désintéressement et de stupidité, je me tire l’échelle, pour patauger plus à mon aise dans mon ridicule amour. Quoique vous fassiez et quels quea soient vos DESSINS, je vous aime à cœur perdu. Aussi vous avez raison de ne pas vous gêner et de faire le sylphe amoureux avec les Titanias [2], du bon FRICOT et des folles godailleries. Maintenant que je vous ai donné carte blanche, il ne me reste plus qu’à vous aimer de pire en pire pour rimer avec copire dont je fais seul mon IRE.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16376, f. 207-208
Transcription de Magali Vaugier assistée de Guy Rosa
a) « quelques ».