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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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17 mars 1861

Guernesey, 17 mars 1861, dimanche, 8 h. du matin

Bonjour, mon cher adoré, bonjour avec toutes les joies de l’espoir de te voir bientôt guéri. Bonjour, comment as-tu passé la nuit, mon cher petit homme ? Il m’a semblé encore hier au soir que tes fenêtres étaient restées noires jusqu’au moment où je me couchais. Il est probable que malgré l’heure avancée, 11 h. ½, tu seras resté à causer dans le salon avec tout ton monde. Pourvu que cela ne t’ait pas agité ni empêché de dormir, tu as bien fait, dans le cas contraire, je te blâme, ce qui ne te fera pas une nuit meilleure. Quant à moi, qui me suis couchée sagement, j’ai très bien dormi jusqu’à ce matin, aussi, me revoilà remise à neuf pour jusqu’à la POURCHAINE.
Je doute que ta femme puisse partir mardi… mais je me souviens maintenant que son départ est ajourné à mercredi. D’ici là, le temps peut devenir tout à fait beau. J’espère que nous aurons la même chance quoique nous n’allions pas dans la même direction. Je me tiens prête dans tous les cas. Tâche de ton côté que ton Charles, d’abord si pressé de partir, soit prêt, lui aussi, quand il le faudra. Je ne sais pas pourquoi je pressens beaucoup d’obstacles et de difficultés dans la réalisation de ce projet qu’il a développé et hâté de tous ses vœux jusqu’ici. Si je me trompe, tant mieux puisqu’il est tout à fait nécessaire que tu fasses ce voyage et désirable que tu le fasses avec ton Charles, le plus tendre et le meilleur compagnon que tu puisses désirer. Quant à la compagnonne, je n’en parle pas pour cause de modestie mais je n’en pense pas moins… Que je voudrais déjà être en route pour voir ta santé reverdir et refleurir avec le printemps, pour cela je renonce de grand cœur à mon festival de jeudi, ce qui pourtant est un grand sacrifice car je ne serai pas avec toi.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 75
Transcription de Sophie Gondolle assistée de Florence Naugrette

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