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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 14 février 1861, jeudi matin, 9 h.

Bonjour, mon cher doux adoré, bonjour et apportez-moi bien vite de bonne nouvelle de votre gorge et de votre nuit ou vous aurez affaire à moi, Juju. En attendant, je prépare mon Balthazar qui brillera surtout par l’absence des bonnes gobichonnades [1] et des vins exquis. Cela ne fera pas rire votre Charlot, mais cela empêchera mon avarice de pleurer. On ne peut pas tout faire à la fois. Je suis charmée que le Duverdier ne soit pas venu hier au soir, cela m’a dispensé de l’inviter et surtout, cela m’a délivré d’une contrainte et d’une gaucherie que j’aurais eues, malgré moi, vis à vis de lui, s’il était venu sachant qu’il y avait festival chez moi le lendemain. Tout s’est donc très bien passé ainsi et rien ne nous gênera ce soir pour être naturels et joyeux, si tu te portes bien et si tes fils se contentent de ma médiocre gargotea. Quant à moi, je suis disposée à être très heureuse et très GEAIE. Ça ne sera pas de ma faute si je ne tiens pas ma promesse. De ton côté, mon cher petit homme, il faut que tu sois bien portant et que tu m’aimes, avec cela rien ne manquera à la fête. Je rabâche mais c’est toujours ainsi une fois que je mets le nez dans ma restitus. Je t’aime à perte de vue et tant que mon âme peut porter.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 43
Transcription de Sophie Gondolle assistée de Florence Naugrette

a) « gargotte ».
b) « geai ».

Notes

[1Gobichonnade : repas copieux, ripailles, amusement, partie de plaisir.

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