Paris, 12 mai 1882, vendredi matin, 7 h. ½
Ceci est mon second bonjour, après le premier que je t’ai donné tout à l’heure pendant ton sommeil profond. Comment as-tu passé la nuit ? That is the question donta je voudrais avoir la réponse selon le besoin de mon cœur. En attendant qu’elle me soit donnée par toi, cette réponse, je la suppose bonne. Il faut que j’écrive à la jeune Claire de Saint-Victor pour la remercier du précieux livre de son père, le second volume, Les Deux Masques [1], qu’elle m’a envoyé ainsi qu’à toi il y a quatre jours. Mais ce qui la toucherait plus que tous les remerciements de n’importe qui, ce serait un mot de sympathique remerciement de toi au nom de son père, ton ami, dévoué jusqu’à sa mort à la gloire de ton œuvre et à l’amitié pour ta personne. Tâcheb de ne pas le lui faire attendre trop longtemps. Il n’y a pas de séance publique au Sénat aujourd’hui mais il y a deux convocations dans les bureaux. La première à une heure trois quarts dans le 7e bureau pour le choix d’un candidat en remplacement de M. Berthault, la deuxième dans le même local à trois heures Ordre du Jour Politique générale. Te voilà renseigné. Il fait un temps charmant et je t’adore.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16403, f. 81
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette
a) « don ».
b) « Tâches ».