Paris , 23 mars 1882, jeudi matin, 7 h. ½
Dors, mon bien-aimé, tâche de compléter ta nuit par trop écourtée, afin d’arriver pas trop fatigué à la nuit de dimanche prochain [1] que je redoute un peu pour toi, surtout si le froid d’aujourd’hui devait augmenter, ou même persévérer. Je voudrais être déjà à lundi pour être sûre que tu as bien supporté ce fort extra dans tes habitudes. Jusque là, je ne peux pas m’empêcher d’être un peu tourmentée. Quant à moi, je fais tous mes efforts pour aller de mieux en mieux ; peut-être y arriverai-je à la longue. Oscar Comettant t’a écrit pour te remercier de ton invitation à dîner pour mardi qu’il accepte avec reconnaissance. À ce propos, il me semble que tu n’as pas fait mettre le bon à tirer que tu devais envoyer à Hetzel [2] hier. Si c’est un oubli je t’en avertis, si au contraire tu l’as fait je t’en tiens quitte et je rengaine mon bourdonnement de mouche du coche que je remplace par l’emploi de caniche.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16403, f. 35
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette