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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 3 novembre 1858, mercredi soir, 6 h.

Ce n’est pas une raison parce que j’ai le bonheur de diner avec vous ce soir, pour que je me prive du plaisir de vous gribouiller ma restitus en vous attendant, mon cher petit homme ; aussi vous voyez que je ne m’en prive pas. Mais voilà qui vaut mieux que mon gribouillage, c’est votre sacrée personne elle-même.

Jeudi matin, 8 h.

Bonjour, mon Victor bien-aimé, bonjour et bonne santé. J’espère que tu as bien dormi et que ton bobo n’a pas sourcillé depuis hier. Je craignais que le petit mouvement d’impatience que tu as eu à cause de ce pauvre gros bêtaa de QUESNARD ne t’agitât cette nuit et que le contrecoup ne s’en fît ressentir dans la région de ton vieux petit clou [1]. J’espère que non maintenant et que tu es aussi calme de corps que d’esprit. Du reste, mon cher bien-aimé, il est impossible de tendre plus cordialement et plus généreusement la main à un pauvre bonhomme infatué de sa fausse indépendance et de sa dignité soufflée, que tu ne l’as fait hier à ce gros démocrate chicaneur. Cela a été bien compris par tout le monde et par moi en particulier qui t’en suis très reconnaissante car je me trouvais dans un vrai embarras entre toi que j’aime et ce pauvre Kesler que je plains plus encore que je ne le blâme.

Bnf, Mss, NAF 16379, f. 311
Transcription d’Anne-Sophie Lancel, assistée de Florence Naugrette

a) « bêtat ».

Notes

[1Le mois précédent, Hugo a souffert d’un furoncle.

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