Mardi, 3 h. après midi
Mon cher bien-aimé, je te pardonnea le mal que tu m’as fait hier au soir. Je te le pardonne s’il est vrai que tu m’aimes. Tu m’as fait bien du chagrin involontairement, je l’espère. J’ai passé une affreuse nuit et à l’heure qu’il est, je ne suis pas encore très bien. J’ai le cœur GROS. J’ai besoin de te voir pour dissiper ce reste de trouble et d’inquiétude que les raisonnements ne peuvent détruire.
Si tu savais combien je t’aime, tu sentirais combien j’ai dû souffrir de ton oublib. Combien j’en souffre encore et combien j’ai besoin de te voir pour être bien sûre que ce n’était pas de l’indifférence.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16322, f. 305-306
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « pardonnes ».
b) « oublie ».