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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 16 janvier [18]79, jeudi matin, 8 h.

C’est grand dommage, mon pauvre grand bien-aimé, que tu te sois déjà arrêté dans la bonne voie du sommeil où tu dormais si bien depuis deux jours. J’espère que ce n’est qu’un temps d’arrêt motivé par le temps déplorable qu’il a fait toute la nuit et qu’il fait encore mais qui cessera avec le retour du beau temps. J’étais allée tout à l’heure chez toi pour te demander si tu irais tout de même à Versailles aujourd’hui malgré le brouillard épais et étouffant qui s’épaissit de plus en plus ; mais comme tu commençais à t’endormir je n’ai pas voulu te réveiller et je me suis retirée sur la pointe du pied en t’inondant par la pensée de baisers et de bénédictions. Le paquet des lettres à répondre grossit de minute en minutea et je ne prévois pas le moment où tu pourras même en prendre connaissance maintenant que le Sénat fonctionne et surtout que TOUTE LA LYRE provoque tes inspirations sublimes et divines. Pour ma part je laisse la scie de côté. Tant pis pour ceux qui attendent que tu n’aies rien de mieux à faire qu’à leur écrire. Je les plains mais, comme Peter, je n’y peux pas que faire ! Je t’adore, c’est tout ce que je peux.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16400, f. 17
Transcription de Chantal Brière

a) « de minutes en minutes ».

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