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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 14 avril [18]72, dimanche matin, 7 h.

Je serais bien heureuse, mon grand bien-aimé, d’apprendre que tu as passé une bonne nuit ; mais, dans le doute, je n’ai pas le cœur de me réjouir tant que je ne saurai pas à quoi m’en tenir. Ta vie intime est tellement compliquée que je ne sais pas comment tu peux trouver moyen de te dévouer comme tu le fais au progrès et à l’humanité tout entière. Moi qui n’ai que le contrecoup de tes ennuis et de tes tourments, j’en suis souvent attristée jusque dans le fond de l’âme. D’autant plus attristée que tu te refuses presque toujours, probablement avec raison, à toute espèce d’observation de ma part, et malgré tout le désir que j’ai d’écarter de toi toutes les broussailles de la vie domestique, j’ai le respect de ne pouvoir pas m’en mêler tant je redoute la moindre dissidence entre nous à ce sujet. Ce à quoi je ne renoncerai jamais, c’est à t’aimer, même si tu ne voulais plus de mon amour, car il ne dépend pas plus de toi que de moi. Je t’aime comme je respire voilà tout.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 101
Transcription de Guy Rosa

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