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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 13 avril [18]72, samedi, 2 h. après midi

C’est aujourd’hui la journée des soleils : celui du bon Dieu, là-haut, et Petite Jeanne chez moi. Je ne sais pas, ou plutôt je sais bien quel est le plus rayonnant des deux, mais je ne te le dirai pas pour ne pas te donner trop d’orgueil. Quelle belle journée et quelle adorable petite fille ! Mais quel regret aussi de ne pas profiter de toutes ces merveilles du printemps tous ensemble côte à côte, à pied et en voiture, aux champs et à la ville. Vraiment je crains que le bon Dieu ne finisse par se fâcher contre nous et qu’il ne prononce lui aussi le fameux : IL EST TROP TARD quand nous nous aviserons de vouloir reprendre part à la vie, au soleil, au bonheur. Le terrible, c’est que nous serons punis par où tu auras péché sans distinction d’innocence ou de complicité, car telle est la justice distributive divine qui ressemble beaucoup à celle des hommes. Quant à moi, je proteste dans mon coin contre tout et contre tous ; ça n’avance à rien, qu’à faire passer le temps dans une douce bisque qui ne fait de mal à personne et qui ne m’empêche pas de t’adorer.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 100
Transcription de Guy Rosa
[Guimbaud, Souchon, Massin]

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