Paris, 28 juin [18]78, vendredi soir, 7 h.
Cher bien-aimé, tu m’as paru bien préoccupéa pendant toute la promenade et même un peu fatigué [1]. Vraiment, mon cher adoré, je crois que tu te surmènesb au delà du possible et je voudrais pour tout au monde te voir prendre un peu de repos. Je ne serai tranquille que lorsque tu seras hors de la portée de tous ceux qui te harcèlent qui pour le centenaire de Voltaire, qui pour l’Académie, qui pour le Sénat, qui pour le congrès littéraire, qui pour Rousseau, qui pour la prise de la Bastille [2], qui pour l’amnistie [3], qui pour ceci, qui pour CELLE-LÀ et tous ensemble pour le diable et son train sans souci de ton repos, de ta santé et de ta vie. Tout cela m’inquiète par moment et aujourd’hui surtout que tu m’as paru fatigué et triste. Reviens vite me tranquilliser. Je t’adore.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 171
Transcription de Chantal Brière
[Massin]
a) « préocupé ».
b) « surmène ».