Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1878 > Mai > 12

12 mai 1878

Paris, 12 mai [18]78, dimanche matin, 10 h. ½

Il fait un temps à souhait pour sortir aujourd’hui, mon cher grand petit homme, mais je doute que nous puissions trouver une voiture, ne fût-cea que pour nous faire faire notre petit tour de promenade tantôt. Je le regrette car l’occasion d’être heureuse ne se présente pas assez souvent pour moi pour que je voie fuir celle-ci sans tristesse. mais puisque nous n’y pouvons rien je m’y résigne tant bien que mal. Je t’ai envoyé la lettre de Paul Meurice et le journal du quidam malfaisant qui y collabore. Je suis très contente qu’il en soit pour son béjaune à présent comme devant. Il n’y a que le pauvre chocolatier que je plains dans tout ça, heureusement qu’il lui reste encore assez de millions, qui ne blanchirontb pas en vieillissant, pour le consoler de la déveine littéraire et patriotique [1]. Le portrait de Mme Chenay a dû te faire plaisir à regarder car il est d’une ressemblance très aimable. D’après sa lettre, très aimable aussi, elle paraît compter sur nous pour cet été [2]. Puisse son espérance, qui est aussi un peu la mienne, n’être pas déçue cette fois. En attendant je te souris et je t’aime avec tout mon cœur et avec toute mon âme.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 124
Transcription de Chantal Brière

a) « fusse ».
b) « blanchirons ».

Notes

[1À élucider. Allusion probable à Émile-Justin Ménier, industriel du chocolat et député.

[2Julie Chenay, belle-sœur de Victor Hugo, est installée à Guernesey où elle s’occupe de la maison qu’y possède Hugo, Hauteville House.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne