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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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6 août 1857

Guernesey, 6 août 1857, jeudi après-midi, 3 h.

J’ai envie de déchirer les deux stupides restitus d’hier et d’avant-hier, mon cher adoré, pour t’épargner l’ennui de les lire et à moi le regret de les avoir écrites. Si j’étais sûre que tu ne t’en aperçoivesa pas je le ferais sans hésiter mais je crains que tu ne les aies vu sous le petit chien et que tu me les réclamesb en supposant qu’elles sont intéressantes pour toi tandis qu’elles ne sont que bêtement tristes et grognons. Dans le cas où je n’aurais pas le courage de les déchiqueter, je te prie, mon cher petit homme, de n’y attacher aucune importance et de les jeter toi-même au feu ou à l’eau. Pourvu qu’elles ne puissent pas revenir sous tes yeux, c’est tout ce que je demande. Je demande aussi encore un autre petit coffre, si messc Grutd n’a pas pu faire marché de celui d’hier, et puis ce sera tout, je te le jure mon cher petit Toto. Quant à ma petite pendule je vous la donne pour faire à mon propre cœur cadeau d’une joie et non pour vous corrompre ou pour rétribuer votre admirable talent d’architecte ni pour payer ton adorable dévouement. Mon cher adoré, je te la donne pour le bonheur de te la donner.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 144
Transcription de Chantal Brière

a) « aperçoive ».
b) « réclame ».
c) « messe ».
d) « Grutt ».

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