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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 6 décembre [18]73, samedi matin, 7 h. ¼

Cher bien-aimé, je marche à pas de loup pour ne pas te réveiller et je t’adore tout bas pour ne pas troubler ton rêve, si tu en as un plus doux que la réalité de mon amour pour toi. Voici déjà plus d’une heure que je suis levée et je viens seulement d’éteindre ma bougie après avoir allumé le feu de la cuisine pour avoir de l’eau chaude pour ma toilette. J’ai passé la nuit tout à fait blanche mais sans souffrir. Aussi, loin de m’en plaindre, je suis toute verderette et toute ragaillardie ce matin. À preuve que je te bâcle ma chère petite restitus presque en plein air, car presque toutes mes fenêtres et toutes mes portes sont ouvertes. Il fait un temps charmant : clair, froid et sec et ravigotant à faire revivre un cœur mort, à plus forte raison ceux qui ne sont pas même engourdis. C’est pourquoi, tout en ayant l’onglée aux doigts, j’ai le feu au cœur. Prenez garde de vous y roussir, je ne vous dis que ça !

BnF, Mss, NAF 16394, f. 340
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

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