Paris, 6 octobre [18]73, lundi matin
Bonjour, mon grand bien-aimé, bonjour. Je sais que tu as bien dormi, ce qui me met le cœur tout en fête ce matin. Moi aussi, mon cher bien-aimé, j’ai, sympathiquement, avec toi, dormi comme une marmotte toute la nuit. Je viens de m’apercevoir que mon informe gribouillis d’hier est resté au fond de mon tiroir, ce qui est plus intelligent de sa part que son contenu ne le comporte. À propos de gribouillis, je vais en décocher un à la vieille Suzanne avec les recommandations que tu m’as faites d’apporter la copie de La Grand-mère, les Quatre vents de l’Esprit et d’achever de payer l’ancien compte d’Ambroisine. Je crois que c’est bien tout ce que tu veux ? Quant à moi, ce que je veux c’est que tu m’aimes comme je t’aime : je t’adore.
BnF, Mss, NAF 16394, f. 282
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette