Guernesey, 18 juillet [18]73, vendredi matin, 8 h.
Four complet, chou blanc, Bredouille, béjaune, nez de carton. Voilà ce que je rapporte de ma faction [1] d’une heure ; si vous croyez que ça m’amuse, dites donc, MÔSIEU ! enfin, c’est comme ça : pas de chance ! Sans compter que je ne suis pas sûre du tout que tu aies passé une bonne nuit. Encore si tu avais entière satisfaction du côté de ton pauvre petit Victor [2] il y aurait lieu de se réjouir à cœur que veux-tu. Mais sa convalescence est si lente et si compliquée de toutes sortes d’obstacles qu’il est bien difficile de ne pas s’en préoccuper et même de s’en inquiéter. Quant à moi il me semble que tu ferais peut-être bien de te rapprochera au plus tôt de ce pauvre souffrant. Ta présence, tes conseils et ta tendresse renouvelés renouvelleraient la vie en lui, en lui apportant le bonheur qu’il n’a pas la force de venir chercher auprès de toi. Je te dis cela parce que je le pense et que tu m’autorises à te dire toutes mes pensées au fur à mesure qu’elles m’arrivent. Mais personne mieux que toi ne sait mieux que toi ce qu’il y a [illis.] arriver au résultat si ardemment désiré : la guérison de ton fils et la réunion de toute ta famille.
BnF, Mss, NAF 16394, f. 217
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette
a) « raprocher ».