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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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7 juin 1873

Guernesey, 7 Juin [18]73, samedi, 3 h. de l’après-midi

La pensée de te voir bientôt, mon grand bien-aimé, me met du baumea dans le sang et me fait oublier les complications agaçantes et maussades du samedi, du marché et des ouvriers guernesiais. Grâce à Dieu me voilà débarrassée de tout cela jusqu’à lundi ! Je t’assure que cette journée de répit tous les huit jours ne m’est pas inutile. Heureusement que mon plus grand mal touche à sa fin ; car, quelleb que soit la lenteur calculée de ces affreux bonhommes du mastic et de la couleur, il faudra qu’ils abandonnent le terrain dans quelques jours. En ce moment on enlève l’échafaudage ; « C’EST UNE ESPÉRANCE ! ». J’attends que nous soyons assis côte à côte dans notre petite voiture pour te demander de tes nouvelles à tête reposée. Je serai doublement heureuse si elles sont bonnes. En attendant je me dédouble de moi-même pour donner un coup d’œil à ce qui se fait autour de moi. Je te demande pardon de te donner mon cœur à bâtons rompus et de t’adorer bout-ci bout-là et à perte d’haleine, c’est pas ma faute.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 169
Transcription de Maggy Lecomte et Manon Da Costa assistées de Florence Naugrette

a) « beaume ».
b) « quel ».
c) « bâton rompu ». 

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