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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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10 août 1859

Guernesey, 10 août 1859, mercredi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour, mon grand petit homme, bonjour, je t’aime. Je viens de te voir tout à l’heure accrocher tes portes-fenêtres contre le vent et la marée, mais tu n’auras pas besoin de mettre aucune entrave à l’activité de ton badigeonneur du rez-de-chaussée, je t’assure. Je l’observe depuis une heure et je suis émerveillée des ressources sans fin de flâneries que peut contenir un petit seaua à badigeon, un grand sot à tablier de toile et une branche entre ciel et terre. C’est à n’y pas croire même quand on le voit de ses deux yeux. Et quand je pense, pauvre être, que tu attends depuis si longtemps l’après la délivrance de ce supplice qu’on appelle l’arrangement d’une maison. Je suis indignée contre la lenteur calculée et de mauvaise foi de tes lourdaudsb d’ouvriers. Du reste, je ne sais pas avec qui il cause dans le souterrain mais il est évident qu’il a là un interlocuteur assidu. Cher adoré, je te demande pardon de mon déblatérage inutile quand j’ai mieux à faire en t’aimant de toute mon âme.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 180
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « sceau ».
b) « lourdeaux ».

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