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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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12 septembre [1848], mardi matin, 7 h.

Bonjour, mon toujours et de plus en plus adoré. Bonjour, mon amour béni, bonjour. Je commençais à désespérer hier quand tu es arrivé ; je craignais que tu ne puissesa pas venir et j’en avais le cœur bien gros. Heureusement que tu es venu changer toutes ces vilaines appréhensions en une douce joie. Sois béni, mon amour, sois honoré et admiré autant que tu es bon et grand, et surtout sois heureux autant que tu le mérites. Je voudrais déjà être à tantôt pour lire ton discours. Si je ne me retenais pas, j’enverrais chercher un journal d’aujourd’hui. Malheureusement, on ne peut pas s’y fier et il y en a très peu qui rapportentb fidèlement et entièrement toutes les belles choses que tu vis. Aussi, je veux lire la séance d’hier dans Le Moniteur pour ne pas perdre une goutte de ton discours. Mais le vrai bonheur, le suprême bonheur serait de passer une journée tout entière avec toi. Mon Dieu, est-ce que cela ne sera plus jamais ? Il y a si longtemps que j’attends, que je finis par ne plus compter sur rien. [Ô  ?] si cela dépend de toi, mon adoré, mon Toto, mon aimé béni, je te supplie à genoux de ne pas différer plus longtemps et de me donner le bonheur que je te demande tout de suite. Tu ne sais pas à quel point ma vie, mon cœur et mon âme en ont besoin.

Juliette

Leeds, BC MS 19c, Drouet/1848/78
Transcription de Joëlle Roubine

a) « puisse ».
b) « rapporte ».

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