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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 9 mars 1860, vendredi, 8 h. du matin.

Bonjour, mon tout bien-aimé, bonjour, de mon cœur à ton cœur, de ma bouche à ta bouche, de mon âme à ton âme, bonjour, que la paix et le bonheur soient avec toi et chez toi, puissent toutes les petites bisbilles de Charles et de sa tante s’en aller ce matin avec la grande marée, qui, elle, la marée, me paraît fort débonnaire. Il est vrai qu’une marée centenaire doit avoir perdu un peu de la force et n’avoir plus que des petites rages séniles. Je désire qu’elle en ait encore assez pour engloutir à jamais toutes les petites inimitiés de ces deux bons êtres qu’on appelle M. Charles et Mme Chenay. Tu n’as qu’à donner de ton côté un coup de ton trident domestique pour faire tomber toutes ces petites tempêtes dans l’eau. En attendant je souhaite une bonne traversée à tous les Lefort grands et petits, de tout âge et de tout sexe. Du reste il fait un temps à souhait, pas de vent et la mer calme. À propos de calme, comment as-tu passé la nuit, mon cher petit homme ? Bien je l’espère. Quant à moi j’ai dormi comme une marmotte et mon mal de gorge est presque passé. Pour peu que tu te portes bien, que tu sois heureux et que tu m’aimes je n’aurai rien à désirer et je me porterai comme un charme. En attendant je te baise et rebaise comme AUTREFOIS et je t’aime à pleins bords.

Juliette.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 45
Transcription de Claire Villanueva

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