Mercredi, 1 h. ½ après midi
C’est bien gentil à toi d’être venu ce matin. Cela m’a remis un peu sur la voie de notre bonheur d’il y a huit jours.
Je n’ai pas encore vu M. de Barthès, peut-être ne viendra-t-il pas. Dans tous les cas, je me tiens sur mes gardes.
Il me semble que le temps commence à s’éclaircir. Quel dommage que nous ne puissions pas en profiter en nous en allant bien loin à petites journées.
J’ai toujours un sentiment de mal de tête qui me gêne. Je voudrais trouver un moyen de le chasser tout à fait. Il me semble qu’alors je serais moins triste et moins accablée. Mon cher petit Toto, je t’aime de toutes mes forces, tu es toute ma joie, tout mon bonheur. Je voudrais t’avoir toujours auprès de moi. Je ne me plaindrais plus jamais.
Juliette
[Adresse :] :
À mon cher petit Toto
BnF, Mss, NAF 16324, f. 209-210
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette