Guernesey, 20 mars 1859, dimanche, 8 h.
Bonjour, mon cher petit [illis.] ; bonjour, mon grand Rotomago [1] ; bonjour et merci de m’avoir prophétiséa une bonne nuit dont j’ai profité jusqu’à la dernière minute ce matin. J’espère que vous aurez eu le bon esprit de vous en faire une non moins bonne, mon cher petit magicien, et que vous aurez dormi comme plusieurs soupes toute la nuit. Du reste, il fait un temps à faire pousser le bonheur sur la main rien qu’en le regardant. Dépêche-toi de finir ton livre pour que nous puissions en profiter le plus tôt possible. Aujourd’hui, tu as beaucoup de lettres à écrire malheureusement. Du reste, tu seras sûr que personne ne viendra te déranger, toutes mes VISITES étant venues hier. S’il te reste un petit peu de temps entre ta correspondance et ton dîner, nous pourrons en profiter pour aller sur la montagne. Jusque là, je t’aime à bride abattue. Pense à moi, mon cher bien-aimé, et tâche de venir me voir ce matin avant ton déjeuner si tu te lèves assez tôt pour cela. Je t’aime.
BnF, Mss, NAF 16380, f. 74
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette
a) « prophétiser ».