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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16323, f. 153-154

Jeudi soir, 8 h. ¼

Je pense à toi, je m’occupe de toi, je t’aime. Je n’ai pas de paroles assez tendres, assez expressives pour te dire à quel point je suis reconnaissantea de l’estime que tu as de moi et que tu professesb à ceux de tes amis les plus dignes et les plus intelligents. Mon cher bien-aimé, maintenant que je t’ai aimé, maintenant que tu m’as relevéec, le passé est impossible. Je ne peux plus être une pauvre fille, je serai toujours ta bien honnête et bien aiméed femme.
Je désire bien te voir pour m’assurer que ce refroidissement dont tu te plaignais n’a pas eu de suite. Mon cher petit Toto, j’ai toujours besoin de te voir. Même quand tu es avec moi, il faut encore que je regarde dans tes yeux pour savoir si ton amour est toujours à sa place.
Dis-moi, mon cher petit homme, je voudrais que tu fisses avec moi le marché que je t’ai proposé tantôt. Si tu savais combien c’est vrai, que je désire que cette belle chose t’appartienne, tu ne me refuserais pas. Nous en reparlerons ce soir, j’espère te décider. Je n’ai pas osé me retourner tout à l’heure pour te dire adieu et te donner un baiser. Va, je me suis bien retenuee et je voudrais bien, comme compensation, que tu reviennes auprès de moi tout de suite. Je t’attends mon Victor, et je t’aime, et je te garde de bons et doux baisers.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16323, f. 153-154
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « recconnaissante ».
b) « professe ».
c) « relevé ».
d) « aimé ».
e) « retenu ».

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