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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 5 juillet 1860, jeudi soir, 5 h.

J’ai été bien privée ce matin, mon cher bien-aimé, de ne pouvoir pas te gribouiller ma bonne petite RESTITUS comme d’habitude mais j’ai dû m’occuper un peu des allées et venues de mon badigeonneur et l’empêcher de barbouiller à même le tableau de Boulanger qu’il ne songeait pas à retirer. Du reste il est impossible à moins d’y assister comme je le fais depuis ce matin, de s’imaginer la lenteur maladroite et calculée de ces affreux ouvriers guernesiais. Celui-ci en particulier est un type heureux de la stupidité humaine. J’espère que malgré lui il aura fini mon escalier aujourd’hui. Il me restera encore à subir la peinture et le collage de papier sans compter mes propres arrangements personnels, de matelas, de lit et de tapis : d’y songer j’en ai [du noir  ?] dans l’âme. Pour oublier ce lugubre avenir je pense avec joie à mon bonheur de tout à l’heure et je lui souris et je lui fais fête de tout mon cœur et de toute mon âme et je te baise depuis le commencement jusqu’à la fin de mon cher petit dîner.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 175
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

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