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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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17 juin 1860

Jersey, 17 juin 1860, dimanche matin, 8 h.

Bonjour, mon grand bien-aimé, bonjour je t’aime, et toi ? As-tu passé une bonne nuit, mon cher petit homme ? Quant à moi je n’ai pas fermé l’œil. Aussi suis-je ce matin fatiguée et défaite à faire peur. Toute la nuit on a fait de la musique ; on [a] crié, hurlé, sans doute pour fêter le jour du SABBAT qu’on ne fait que MIMER ordinairement dans ce pays. Du reste je vois avec regret notre fameux TOUR DE L’ÎLE tomber dans l’eau encore une fois car je ne pense pas que la pluie cesse de toute la journée. Je ne m’en plaindrais pas si ce contretemps devait nous rapprocher un peu plus serrés que nous ne le sommes depuis que nous avons quitté Guernesey. Tous les jours j’espère un petit moment d’intimité qui n’arrive jamais, affairé et entouré et fêté par tout le monde comme tu l’es en ce moment. Cependant j’espère que la pluie nous fera quelques bonnes petites heures de solitude à deux aujourd’hui. En attendant, nous avons à déjeuner ensemble à la Pomme d’Or et je me demande si tu viendras me chercher avec ton parapluie ou s’il faut que je m’en aille directement toute seule comme un barbet perdu à ce festival matinal. Je verrai à décider cela dans une heure. Jusque là je t’aime [illis.] de toutes mes forces.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 156-157
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

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