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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 3 octobre [18]77, mercredi matin, 10 h. ½ [1]

Cher bien-aimé, je suis bien fâchée de te désobéir en me laissant crever comme un pauvre chien, mais le fait est que je ne peux pas m’en empêcher et pour peu que je persiste encore quelques heures dans cette voie, je t’aurai crié mon couic final : JE T’AIME ! Mais comme il me serait trop pénible de donner cette dernière note avant d’avoir lu ton grand livre où tu as daigné me faire une petite place, je me hâte d’en finir avec mes tracasseries domestiques pour me livrer toute entière à cette lecture ; et après cela : Deo volente, comme tu as coutume de dire, cela ne me regarde plus. Je pense qu’Allix [2] viendra tantôt mais je compte encore plus sur moi que sur lui, surtout si tu me viens en aide par des paroles de vie devant lesquelles la mort intimidée recule et j’y compte de toute la force et de toute la foi de mon amour. Voici le docteur Allix, nous allons voir ce qu’il pense de ma pauvre carcasse. En attendant, mon adoré, je n’ai de confiance que dans ta panacée qui vaut mieux que tous les médecins du monde. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 268
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1V. Hugo note le départ de Julie Chenay, ce jour-là, à 7 heures. La veille il lui a donné son mois (134 F.), son voyage (70 F.) et 19 F. 60 pour ses « menus frais ».

[2Il s’agit du médecin Émile Allix.

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