6 juin [1842], lundi matin, 10 h. ¼
Bonjour mon Toto chéri, bonjour mon amour bien-aimé, comment va ton cher petit garçon ce matin [1] ? Hier au soir quand je t’ai prié de revenir, je venais d’oublier la circonstance du vésicatoirea de ce pauvre petit. Il va sans dire, mon amour, que tu devais être chez toi pour calmer et pour encourager ce pauvre enfant que la faiblesse et le mal devaientb exaspérer. Pauvre petit bien-aimé, ce sera la dernière souffrance, il faut l’espérer. Si tu peux venir un tout petit moment ce matin, mon amour, me donner de ses chères nouvelles, tu me tranquilliseras et tu me feras bien plaisir, mon cher petit homme adoré, et je te baiserai bien. Je continue à me servir de l’argent de Suzanne. C’est aujourd’hui la blanchisseuse, hier j’ai payé le coiffeur plus la dépense journalière de ces deux jours. Je te dis cela, mon Toto, pour que tu le saches, puisque tu le veux, voilà tout. Voici les affaires de Claire terminées. Quand tu pourras je la conduirai à sa pension ou plutôt nous la conduirons à la pension. Je vais aussi écrire à Jourdain pour faire enlever les tapis cette semaine. Il fait assez chaud pour se débarrasser de la poussière des tapis. Voilà, mon Toto, les nouvelles et les projets. Si tu y trouves quelque chose à redire, ne te gêne pas, je suis ta vieille servarde pour la vie et je baise tes chers petits pieds.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16349, f. 115-116
Transcription d’Ophélie Marien assistée de Florence Naugrette
a) « vessicatoire ».
b) « devait ».