26 octobre [1835], lundi matin, 9 h. ¾
Bonjour, mon Toto chéri. As-tu reposé un peu cette nuit ? As-tu pensé à moi, m’aimes-tu ? Moi je t’aime de toute mon âme et je pense sans cesse à toi. Je voudrais bien que tes affaires te permettent de venir plus tôt aujourd’hui que ces jours derniers.
J’ai un mal d’estomac atroce que je ne sais à quoi attribuer. J’ai déjà entrevua ma Grisi [1] ce matin. Je ne sais pas encore au juste dans quel état elle est parce que je ne lui ai parlé que pour ouvrir mon volet. Comme je vais me lever pour la blanchisseuse, je vais savoir à une bouteille de vin prèsb si je peux ou non la garder huit jours.
Mon cher petit Toto, je vous aime, mais vous ne venez pas assez voir votre pauvre petite Juju. Si vous n’y prenez pas garde, au train dont vous y allez, la pauvre petite bonne femme sera fondue en désir et en amour d’ici à très peu de temps et puis vous n’en aurez jamais plus une aussi bonne et aussi aimante qu’elle et vous serez bien malheureux. Voilà ce qui arrivera à coup sûr si vous ne venez pas me consoler bien vite.
Je ne sais pas quel temps il fait, mais je n’y vois pas pour t’écrire. Heureusement que ce que j’ai à te dire tu le sais aussi bien que moi. Je t’aime. Je t’aime. Et puis encore, je t’aime.
J.
BnF, Mss, NAF 16325, f. 48-49.
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « entrevue ».
b) « prêt ».
26 octobre [1835] 1835, lundi soir, 8 h. 20 m. [2]
BnF, Mss, NAF 16325, f. 50-51
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette