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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 7 juillet [18]68, mardi matin, 6 h. ½

Je t’aime, toi, je vous adore, vous. J’ai passé une très bonne nuit. Et toi, et vous, qu’avez-vous à répondre ? Cher bien-aimé, je ris avec toi pour bien te prouver que je suis remontée sur ma bête et qu’il n’y a plus trace de mon escapade gastronomique. Mais comme il fait chaud ! On dirait que la mer est en argent fondu, ce qui n’empêche pas la Reine des Îles de faire entendre son petit sifflet par-dessus les cornets à pistons de la bande ambulante de musiciens. Il paraît qu’il y a encore tripa [1] aujourd’hui. Je le comprends sans l’envier, toutefois, car il fait décidément trop chaud. J’aime mieux mon pauvre Ursus et ma chère petite Déa [2]. Je ne sais pas ce que je donnerais pour les savoir tous heureux avec leur ami Gwynplaineb. Malheureusement je crois que tu seras sans pitié pour ce groupe sublime dans sa misère, dans sa pureté et dans son malheur. C’est la loi de Dieu et c’est la tienne aussi, hélas !

BnF, Mss, NAF 16389, f. 188
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « trippe ».
b) « Gwinplaine ».

Notes

[1Trip (anglais) : excursion.

[2Ursus, saltimbanque humaniste et Dea, jeune fille aveugle et amoureuse de Gwynplaine, sont des personnages de L’Homme qui rit.

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