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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 9 juin [18]74, mardi soir, 6 h. ½

À peine entrée chez moi, je m’aperçois que tous mes bonheurs s’en sont allés à la fois, toi et Petite Jeanne, sans même me dire au revoir. De la part de Petite Jeanne, cela ne m’étonne pas, mais de la tienne, cela m’attriste. Cependant il me semble difficile que tu aies repris tout de suite le chemin de ceinture et j’espère que tu es encore chez toi ou chez Mme Charles qui doit avoir en ce moment belle et nombreuse compagnie. Cette pensée me redonne courage et patience et j’en vais profiter pour faire une ablution complète et prolongée d’eau vinaigrée en t’attendant. J’ai vu tout àa l’heure en te portant des lettres que tu n’avais pas perdu de temps pour répondre à Mlle Henriette Weil. Ce soir, tu te prodigueras en personne à ta nouvelle inconnue. Jusqu’à présent, hélas ! je n’ai pas encore trouvé le moyen de me retirer sur la quantité de tes bonnes fortunes. J’y renonce une bonne foisb pour toutes. D’ailleurs, pour le peu de temps qui me reste à vivre, cela ne vaut plus la peine de s’intéresser au chagrin ou au bonheur qui vous arrive ou qui s’en va.

BnF, Mss, NAF 16395, f. 104
Transcription de Véronique Heute assistée de Florence Naugrette

a) « en ».
b) « foi ».

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