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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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27 juin 1839

27 juin [1839], jeudi matin, 9 h. ¾

Bonjour, mon cher petit adoré, bonjour, mon petit bien-aimé. Hein, que dites-vous de la partie d’hier ? PHAME ! Hé bien sans moi vous seriez encore dans votre COSSE ou dans votre ÉCOSSE si vous l’aimez mieux. Une autre foisa vous me croirez j’espère et vous ferez ce que je veux. Pourquoi n’êtes-vous pas revenu cette nuit ? C’était pourtant bien encourageant, ce qui venait de se passer. Vous êtes une bête. À propos, vous aviez mis tout mon ménage dans un beau désordre, une poule n’y aurait pas retrouvé ses petits, c’était charmant. Voime, voime. Baisez-moi. Tu vois bien que je t’aime. C’est toujours moi qui fais les avances. Si ça fait pas d’honneur à ma personne, ça en fait à mon amour qui est plus fort que mon amour-propre et qui s’offre sans cesse à toi et sans se rebuter jamais parce que je t’aime. Je voudrais bien, mon Toto, que tu t’occupasses sérieusement des préparatifs de notre petit voyage, car plutôt que de ne pas le faire je ne sais pas ce que je ferais. Il me le faut absolument, c’est un pli pris. D’ailleurs je souffre assez toute l’année pour être dans mon droit d’exiger ce pauvre petit mois de bonheur. Ainsi il me le faut et très tôt, mon Toto.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16339, f. 43-44
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette

a) « autrefois ».


27 juin [1839], jeudi soir, 7 h.

Je vous ai regardé en aller tant que j’ai pu, mon amour, et même je ne voyais plus que vos chers petits pieds quand vous avez traversé la rue de l’autre côté. J’ai trouvé Mme Pierceau cahin-caha c’est-à-dire souffrante ; son fils va tout à fait mieux. Baisez-moi, mon petit homme. Regardez-moi dans votre âme et aimez-moi. Je vous dis que vous êtes mon Toto. Papa est i. « Dieu les jolis papiers, oh mais c’est charmant » [1]Voime. Voime. S’il n’y avait pas de chemins, il n’y aurait pas de cochers, s’il n’y avait pas de cochers, Toto serait une bête, ce qui ne serait pas amusant, au lieu que merci c’est mon cher petit homme adoré. Allons, voilà cette pauvre Mme Pierceau qui se trouve mal. Pauvre femme, elle souffre beaucoup. Je suis fâchée d’être venue car je crains de la gêner. Si tu pouvais ne pas travailler et revenir tout de suite. Oh ! Mais je n’aurai pas deux fois de suite la même chance de bonheur, aussi je me résigne tant bien que mal et en vous aimant de toutes mes forces.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16339, f. 45-46
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette

Notes

[1À élucider.

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