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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 22 juillet [18]79, mardi, 10 h. du matin.

Cher bien-aimé, c’est encore et plus que jamais ta fête [1] pour moi qui ai coutume de la prolonger pendant trois cent soixante-quatre jours en dehors de celle autorisée par l’almanach tous les ans. Je suis allée deux fois pour t’embrasser dans la matinée mais tu dormais si bien que je me suis fait scrupule de te réveiller. D’ailleurs il faisait un temps à ne pas regarder. Dans ce moment-ci il fait mine de tourner en bonasse mais je n’ose pas m’y fier. Quant à sortir tu verras toi-même s’il serait bien utile et bien agréable de le faire, à moins que ce ne soit pour décourager les hydropathes de là-haut de nous laver la tête à tout propos sans rime ni raison. Sans compter, mon grand petit homme, que tu devrais prendre sur toi de profiter du mauvais temps pour répondre à quelques-unes des lettres les plus urgentes. Je t’en fais une scie [2] parce que je sens que tu laissesa accumuler le tas des élucubrations si haut que tu ne pourras jamais en venir à bout. Pardonne-le-moi, je t’adore.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16400, f. 183
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette

a) « laisse ».

Notes

[1La saint Victor, célébrée le 21 juillet, a eu lieu la veille.

[2« Populairement, chose fatigante, ennuyeuse » (Littré, tome 4, 1873–1874).

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