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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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1er octobre [1837], dimanche matin, 7 h. ½

Bonjour mon bien-aimé. Je ne t’ai pas vu cette nuit mais j’ai bien pensé à toi. Je t’ai plaint du fond de mon âme car j’étais bien sûre que dans ce moment-là tu usais tes yeux et ta vie pour moi. Je t’aime mon adoré. Tu dois comprendre combien je dois souffrir de tes veilles assidues ! Je donnerais une de mes mains pour te dispenser de tout travail pour moi. C’est pour cela que je vois avec tant de chagrin et d’inquiétude les quelques années de jeunesse qui nous restent encore passées dans l’inaction la plus complètea. Pauvre bien-aimé, mon cher bien-aimé, que je t’aime et que je t’admire. Claire est levée depuis 1 heure et travaille à son bonhomme. La pauvre petite fait ce qu’elle peut ce matin. C’est bien évident, malheureusement, je ne peux pas la guider sûrement dans son travail. Il faudra lui tenir compte malgré cela de sa bonne volonté. Je l’enverrai après déjeuner chez Mme Krafft. En parlant d’elle (Mme. Kr.), je pense à ses livres qu’il faudra bien que tu donnes au relieur un de ces jours, quelque ennuib que cela te cause et que je comprends parfaitement. Jour mon petit homme chéri. Jour pa, jour man. Tu viendras tout à l’heure n’est-ce pas mon Toto ? Ce sera bien gentil si tu viens déjeuner et je serai bien geaie.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16331, f. 225-226
Transcription de Sylviane Robardey-Eppstein

a) « complette ».
b) « quelqu’ennui ».

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