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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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19 septembre [1837], mardi, 1 h. après-midi.

Te voilà parti ma joie, je te voilà parti mon pauvre bien-aimé et déjà je te désire. C’est que pour moi ta présence c’est l’air, c’est la lumière, c’est le bonheur. Quel malheur que vous soyez enrhumé mon cher petit homme, puisque cela vous fait souffrir et que je reconnais que c’est parfaitement injuste et inutile. Pauvre adoré, tu as à peine dormi aujourd’hui. Tu dois être horriblement fatigué et souffrant. Et pourtant tu ne te plains pas. C’est que tu es un bon et courageux homme, toi. Tu es tout ce qui est ravissant. Aussi je t’aime.
Claire m’assure que c’est aujourd’hui que Mme Lanvin doit la venir prendre pour la conduire chez son père. Quanta à moi je n’en sais rien positivement mais dans tous les cas il serait trop tard aujourd’hui pour envoyer [1] au mont-de-piété. Ce sera bien ennuyeuxb s’il faut qu’elle revienne encore pour cela. Jour mon to. Jour mon gros to. Je vous aime mon cher petit homme adoré. Aimez-moi un peu de votre côté et tout ira bien. Tâchez de venir tout à l’heure et puis tantôt, et puis cette nuit, et puis toujours. Mille baisers que je vous donne, entendez- vous.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16331, f. 185-186
Transcription de Sylviane Robardey-Eppstein

a) « quand ».
b) « ennuieux »

Notes

[1« Envoyer » est souvent employé par Juliette de manière intransitive, pour dire « envoyer quelqu’un » (le plus souvent la domestique) faire une course ou une démarche administrative.

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