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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 20 9bre [18]63, vendredi matin, 8 h.

Bonjour, mon bien-aimé, bonjour. Si je pouvais trouver dans mon âme un mot plus doux et qui dise encore mieux mon amour je te le donnerais mais je n’en connais pas ce qui fait que je me sers de celui-ci familièrement tout insuffisant qu’il est. Mon cher bien-aimé, comment vas-tu ce matin ? As-tu bien, bien, bien dormi toute la nuit ? Moi je n’ai fait qu’un somme et je me porte comme un diable ce matin. Tu vois qu’il ne faut tenir aucun compte de mes nuits de travers et du reste encore bien moins. Ma sœur n’est pas encore arrivée mais son feu, son livre et son café l’attendent tout chaud, tout bouillant et moi z avec. Si le temps est assez beau tantôt je te prierai de me laisser me débarrasser de la corvée visite à Mme Corbin, en même temps j’irai voir cette pauvre Mme Marquand. Je me reproche tous les jours de n’y être pas encore allée depuis mon retour de voyage. Nous ferons donc tout cela aujourd’hui si le temps et MA MAISON le permettent ce qui n’est pas [long  ?] Mais quelle maison ! quelle maison ! ! quelle maison !!! quelle Sambre [1] ! quelle salle à manger ! quel salon ! J’en FUME d’avance d’admiration, de reconnaissance et d’adoration ! quel palais pour mon amour ! quel paradis pour mon bonheur ! quel tout pour mon tout ! Je baise tes yeux, tes lèvres, tes pieds, tes mains et le reste. Je t’adore.

J.

BnF, Mss, NAF 16384, f. 257
Transcription de Gérard Pouchain

Notes

[1Déformation phonétique de « chambre ».

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