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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16323, f. 38-39

Lundi, 9 h. du soir

Je viens de relire ta bonne petite lettre, je la sais par cœur. Depuis hier, je l’ai déjà tant baisée que je crains de l’user. Il m’en faudrait une autre pour remplacer celle-ci, écrite avec les mêmes mots mais surtout avec le même cœur. Qu’elle soit tout à fait pareille à celle que j’ai, seulement que je puisse alterner pour la porter sur mon cœur parce qu’en moins de deux jours, celle que j’ai sera effacée et usée. D’un autre côté, je ne veux pas m’en séparer depuis que je sais combien il est doux de porter colléa sur sa peau un papier touché par toi, écritb par toi, pensé par toi, aimé par toi. Tu comprends bien maintenant la nécessité de m’en récrire tout de suite une seconde.
Je consens à ne pas manger de huit jours si tu veux m’écrire une lettre seulement. Ainsi, tu sais que la diète n’est pas ce que j’aime. Mais ce que j’aime c’est toi. Je t’aime plus que tout au monde, plus que la vie, plus que cette dernière comparaison est au ciel, là, je dirai que je t’aime plus que Dieu lui-même.

Juliette

[Adresse]
À toi mon Victor

BnF, Mss, NAF 16323, f. 38-39
Transcription de Jeanne Stranart et Véronique Cantos assistées de Florence Naugrette
[Souchon, Massin]
a) « coller ».
b) « écris ».

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