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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 27 novembre 1862, jeudi soir 5 h.

Tu feras bien, mon cher petit homme, de ne pas rester trop longtemps sous la pluie et sous le brouillard, quel que soit d’ailleurs l’attrait de la promenade entre chien et loup. Quant à moi que la podagrerie retient au coin du feu, je ne serais pas fâchée qu’un peu de prudence vous ramenât le plus vite possible au logis au risque de ne pas obtenir ni une parole ni un regard de vous. Mais il ne m’en faut pas tant pour être heureuse, il suffit que je vous voie, que je touche un de vos cheveux, pour me sentir transportée de joie jusqu’au fin fond de mon âme. Oui, cela est ainsi depuis tout à l’heure trente ans. Trente ans ! Trente ans d’amour non interrompu dans mon cœur, et qui ne le sera jamais, même par la mort, si, comme je l’espère, l’âme survit au corps. Mon bien-aimé, mon bien-aimé, mon bien-aimé, je te donne tout ce que j’ai de meilleur en moi, fais-en ce que tu pourras pourvu que tu me laisses t’adorer.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 252
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

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