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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 12 novembre 1862, 3 h. ½ après midi.

Puisque tu m’en laisses le temps, mon cher bien-aimé, je te gribouille ma restitus à la hâte en t’attendant et en espérant que tu viendras m’interrompre à l’endroit le plus intéressant. Depuis ce matin je trime comme une pauvre malcenaire [1], car c’était ce matin la blanchisseuse et de plus les suites de mon festival à faire rentrer dans le manche. Tout cela constitue pour moi beaucoup d’arias [2] maintenant que je n’y vois plus pour raccommoder mes affaires et que mes jambes refusent très souvent le service [3]. Cependant à force de courage et de rage j’en suis presque venue à bout aujourd’hui et je suis toute prête à emboîter le pas côte à côte avec toi si tu en as le goût et surtout le temps. Quoi que tu fasses, mon cher bien-aimé, je serai heureuse. Justement te voilà, quel bonheur ! Je vais passer ma robe et me voilà RAPIDE.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 238
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

Notes

[1Expression empruntée à la quatrième lettre du Rhin ou Victor Hugo rapporte des dialogues entendus lors de changements de chevaux entre Mézières et Givet : « Il travaille toujours. Il travaille pire qu’un malsenaire », prononciation déformée de mercenaire, Le Rhin, volume « Voyages », Œuvres complètes, édition dirigée par Jacques Seebacher et Guy Rosa, Paris, Robert Laffont, 1985, 2002, p. 40.

[2Au masculin : « amas de choses entassées pêle-mêle et encombrantes, obstacle imprévu, embarras, tracas » (TLF).

[3Juliette souffre de la goutte.

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